Thursday, February 11, 2016

France 20.000 solidaires avec les ouvriers Goodyear condamnès

Nous étions plus de 20 000 rassemblés le 4 février !

C’est véritablement un succès.
Alençon 50
Agen 100
Ajaccio 40
Alès 100
Angers 200
Auch 100
Avignon 300
Besançon 200
Béthune 150
Blois 150
Bordeaux 300
Bourges 200
Bourgoin Jallieu 100
Brest 130
Chalons sur Saône 200
Chartres 60
Châteauroux 60
Cherbourg 100
Clermont-Ferrand 400
Dieppe 90
Dijon 100
Evreux 200
Gap 80
Grenoble 300
Laval 80
Le Havre 300
Le Mans 300
Lens 50
Lille 150
Limoges 200
Longwy 50
Lons Le Saulnier 50
Louhans 50
Lorient 200
Lyon 1000
Mâcon 80
Marseille 700
Montbeliard 150
Montceau les Mines 90
Montluçon 150
Nancy 400
Nantes 300
Nice 200
Niort 100
Paris 5000
Pau 300
Périgueux 160
Perpignan 200
Poitiers 200
Quimper 60
Quimperlé 50
Rennes 250
Riom 500
Roanne 200
Saint-Etienne 300
Saint-Lô 50
Saint-Malo 30
Saint-Nazaire 250
Strasbourg 200
Toulouse 500
Tourcoing 50
Tournon 30
Tours 400
Troyes 120
Tulle 60
Vienne 40
Et il manque les chiffres de Ancenis, Bayonne, Belfort, Caen, Dôle, La Rochelle, La Ciotat, La Roche sur Yon, Orléans, Montpellier, Mulhouse, Nîmes, Rouen, Vire, sans compter la dizaine que nous n’avons pas recensée.
Nous avons pris le temps de faire un petit tour de la presse régionale, croisé avec nos propres retours (voir la liste ci-contre - mise à jour le 10/02) et nous pouvons affirmer que ce chiffre de 20 000 minimum est fiable, en restant raisonnables dans les estimations (nous n’avons retenu que 5000 à Paris par exemple, les 10 000 annoncés c’était vraiment un peu gros…).

20 000 pour une journée nationale de solidarité avec des victimes de la répression patronale et gouvernementale, c’était du jamais vu, en tous les cas depuis bien longtemps, Xavier Mathieu a eu l’occasion de le dire à la tribune au rassemblement de Paris (ci-dessous son intervention) !



20 000 c’est le « noyau dur » de la résistance aux plans de restructurations capitalistes qui s’enchaînent comme des perles, les uns après les autres, celles et ceux qui ne lâcheront jamais. Beaucoup de retraités et de militants chevronnés sans doute, les équipes syndicales au complet, mais aussi beaucoup de jeunes syndiqués révoltés par l’injustice d’une société de plus en plus inhumaine et barbare…

La goutte d’eau de ces rassemblements, ça a été la condamnation à de la prison ferme des syndicalistes de Goodyear, pour la première fois depuis la Guerre d’Algérie.
Mais la vraie raison de cette révolte, c’est le refus catégorique de la répression sociale accentuée. Sur le podium à Paris, les témoignages se sont succédés (voir sur le site confédéral ICI), d’Air France à ID Logistics en passant par Start People et bien sûr Goodyear. Des témoignages de combat, pas du tout d’abattement, des témoignages d’appel à la résistance, tous ensemble contre la politique gouvernementale et patronale – Hollande a été copieusement hué partout, et le local du PS une nouvelle fois tagué et recouvert d’affiches au Havre (voir la belle photo ci-contre) !
Nous saluons la décision de la Fédération de la Chimie d’impulser cette journée nationale d’action, ensuite relayée par toutes les équipes syndicales partout, puis par la Confédération quand il s’est avéré que cela prenait de l’ampleur, 80 rassemblements, ce n’est pas rien ! Cela effaçait heureusement l’absence de mobilisation le jour même de la condamnation, le 12 janvier !

La tonalité générale partout, c’était « Non à la criminalisation de l’activité syndicale », « Non à la justice de classe ». Ce qui est l’évidence.
Mais nous faisons remarquer que c’était un peu court. Car en fait, ce que cherche le gouvernement, ce n’est pas « en général » criminaliser les syndicats, les NAO bidons, les Conférences sociales rituelles tous les ans, les paritaires entre bureaucrates, la CFDT et FO, tout cela ça ne dérange pas du tout. Au contraire même : c’est la garantie de la paix sociale… Ce qu’il veut criminaliser c’est la lutte de classe, c’est le combat sans concessions contre les exploiteurs, les chemises déchirées, les séquestrations, les blocages de production etc.
Si nous voulons élargir la riposte, si nous voulons sortir du « noyau dur » des convaincus, il nous faut montrer que ce ne sont pas en fait des syndicalistes qui sont visés, mais la révolte ouvrière et populaire, en général. En ce sens, Air France, Goodyear, c’est la même chose que l’Etat d’urgence, la chasse aux écologistes radicaux, aux défenseurs des sans-papiers (comme à Calais) ou la multiplication des perquisitions dans les quartiers.


La deuxième limite, c’est que ça n’explique rien. Ah oui, en fait, mais pourquoi cette vague de répression, cette offensive de la justice, des patrons et du gouvernement, là, maintenant ? Un mouvement d’humeur ? Un caca nerveux de Valls et Cazeneuve ? Des gages aux patrons, comme ça, cadeau, histoire de les amadouer ? Non. Le gouvernement est à l’offensive parce que la crise continue, que l’impérialisme français reste à la traîne, que les entreprises et les exploiteurs français n’arrivent pas à suivre la course avec leurs concurrents. Alors, il va falloir de nouvelles mesures, la réforme du Code du Travail, les allocations dégressives contre les chômeurs, de nouveaux milliards aux patrons, une retraite une nouvelle fois retardée, la flexibilité renforcée et ainsi de suite.
Mais il y a un problème : la colère et le ras le bol qui s’accumulent…
A force de ne pas réagir, il y a le risque de l’explosion sociale. Alors le gouvernement anticipe, et on se donne les moyens de museler la résistance ouvrière et populaire en tapant férocement contre tous ceux qui sortent les pieds des rails…

L’heure n’est pas à la grève générale, même si on peut le regretter.
L’heure est à mener tous les combats, contre toutes les attaques sur le temps de travail (et elles sont quotidiennes, comme les modifications sournoises des cycles des équipes !), contre la précarité, la sous-traitance, le dumping social, contre la flexibilité, contre la souffrance au travail et la pénibilité, toutes ces « petites » attaques lourdes de conséquences en fait sur toute la vie des ouvriers. Le salaire aussi bien sûr, pour celles et ceux qui ont un emploi. La défense des privés d’emploi avec la mobilisation en cours contre la réforme du régime de l’assurance chômage et de Pôle Emploi…
L’heure est à former les jeunes, à maintenir partout le climat de résistance sans concession, à refuser le syndicalisme de compromission et de collaboration de classe… C’est à cela que le gouvernement s’attaque, nous l’avons bien compris.

Rendez-vous a été pris pour le 27 mai, jour du procès des salariés d’Air France, pour l’affaire des « chemises déchirées » ! (voir « Quatre licenciements pour faute lourde à Air France » et « Le 2 décembre avec les camarades d’Air France »).
Et nous devrons être à la hauteur de l’attaque, nous avons montré que nous pouvions le faire le 4 février !



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