Tuesday, October 29, 2013

Canada - Appuyons la lutte des Mi’kmaq pour défendre leurs territoires

Partisan №45


Le fait que le Canada est un État colonialiste est apparu une fois de plus au grand jour le 17 octobre dernier, quand la police a attaqué les barricades que des Mi’kmaq avaient érigées au Nouveau-Brunswick, un peu au nord de Moncton. Initialement pacifique, le blocus visait à empêcher des compagnies gazières, en particulier la société SWN Resources, de procéder à l’exploration puis à l’exploitation du gaz de schiste sur le territoire d’Elsipogtog; l’État a répondu en envoyant plus de 200 troupes de choc de la GRC pour mâter la rébellion. Les manifestantes et manifestants blesséEs lors de l’assaut se sont vuEs refuser l’aide médicale, tandis qu’au moins un journaliste a été arrêté et détenu par la police. Plus de 40 militantes et militants Mi’kmaq, incluant le chef et les autres membres du conseil de bande, ont été arrêtéEs.
Comme on pouvait s’y attendre, le premier ministre du Nouveau-Brunswick, David Alward, a défendu l’incursion de l’État sur le territoire Mi’kmaq – en soi, cela n’a rien de surprenant qu’un politicien conservateur cautionne les mesures les plus brutales pour protéger les «droits» d’une compagnie privée.
Les porte-parole du NPD et du Parti libéral, cependant, ont prouvé une fois de plus qu’ils savent eux aussi se porter à la défense du capitalisme colonialiste. Jean Crowder, une député néo-démocrate, a ainsi dit souhaiter que «les esprits se refroidissent» des deux côtés; selon elle, la solution réside dans l’intégration des nations autochtones au processus de consultation avec le grand capital canadien. Carolyn Bennett, du Parti libéral, a fait écho à l’argument du NPD en demandant elle qu’une «vraie négociation» soit entreprise. Aucun de ces partis, supposément critiques des politiques conservatrices, n’est capable de reconnaître que toute solution à cette situation, comme dans tous les cas d’affrontements avec les communautés autochtones, passe obligatoirement par la décolonisation et l’autodétermination nationale.
Comme cela s’est produit à Kanehsatake en 1990 et dans bien d’autres mouvements de résistance autochtone, ce qui a commencé comme une protestation pacifique s’est lentement transformé en une résistance armée. Plutôt que de se laisser écraser, les Warriors Mi’Kmaq ont réagi avec le seul langage que les colonialistes comprennent. Six véhicules de la GRC ont ainsi été incendiés, tandis que les tirs de gaz lacrymogènes ont été repoussés par des pierres et des cocktails Molotov.
C’est précisément de cette manière que les luttes pour l’autodétermination nationale et la décolonisation ont été historiquement victorieuses; elles ne l’ont jamais été à la suite de négociations de paix avec les oppresseurs, qui ne négocient jamais honnêtement en l’absence d’une résistance armée.
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L’artiste muraliste et grafitteuse Fanny Aishaa a réalisé cette toile (voir plus haut) qui illustre une scène saisissante de la descente de la GRC à Elsipogtog. Des reproductions couleur signées par l’artiste sont en vente au coût de 50$, dont 20$ sont versés au fonds de défense de la Société des Warriors Mi’kmaq. Pour en réserver une, écrivez à lacanar (at) @riseup.net

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